vendredi 10 juin 2016

un pas de trop de Patricia Wentworth

Un pas de trop de Patricia Wentworth
(1878-1961. Premiers romans policiers en 1921. Patricia Wentworth est, de 12 ans, l'ainée d'Agatha Christie)
Aux éditions 10\18 collection grands détectives


Quatrième de couverture : L'apparence bucolique et paisible de la campagne anglaise peut parfois cacher les crimes les plus retors, et l'inspecteur Lamb de Scotland Yard le sait mieux que quiconque... Lucas Dale, le propriétaire plein d'assurance de la superbe demeure de King's Bourne vient d'être assassiné... Entre un mystérieux visiteur américain, une ex-femme haute en couleur et passablement aigrie et un fiancé fou de rage, la victime ne manquait pas d'ennemis, mais qui a appuyé sur la détente ? Secondé par le jeune inspecteur détective Abbott, à qui il s'est mis en tête d'apprendre les rudiments du métier, Lamb, armé de son flegme britannique et de son sens de l'observation, devra démêler la vérité des faux-semblants dans cetteaffaire où il sera beaucoup question d'amour... et de haine.

Si je devais opérer une analogie, les detective novels ont toujours représenté pour moi un instant de lecture agréable, c'est à dire une pause au coin du feu, à la saison froide, tandis que la tarte aux pommes refroidit et le thé - anglais - s'infuse de façon excessive sur le bord de la table.

C'est une sensation de confort et tradition littéraire que je souhaite retrouver dans un chemin balisé :
Le drame se place bien souvent dans un village anglais "bien sous tout rapport", et dans lequel le meurtre va faire tomber l'apparente civilité de ses habitants et délier des langues. L'arrivée de l'enquêteur extérieur, plus que d'exécuter la justice, est de rétablir l'harmonie sociale du lieux.

A l'exception de la victime et de son meurtrier, il y a souvent une tendance au retour de l'happy end des protagonistes qui n'ont pas brisé le tabou de la paix sociale.

Dans un cadre de littérature de genre aussi précis, il faut toutefois un peu de piquant : un style, quelques innovations, un enquêteur intéressant, une fin un peu originale, etc... pour éviter de s'ennuyer. D'autre part les éléments constitutifs du genre ne doivent pas être trop appuyés pour ne pas se lasser.

Dans Un pas de trop de Patricia Wentworth,  il manque malheureusement un peu de cette épice particulière réveillant le goût du lecteur : l'inspecteur Lamb de Scotland Yard et son adjoint Frank Abbott sont un peu palots et -spoiler - ne découvrent l'auteur du meurtre qu'au dernier moment grâce à un témoin direct (à l'instar d'un deus ex-machina). La sensation de progression vers la vérité disparaît un peu et certains passages  apparaissent ainsi un peu superflus, sauf pour mettre en scène la vie du village, sans doute. Cela crée un problème de rythme. 

D'autre part le fait que tous les suspects (du point de vue du mobile) se soient donnés le mot pour fréquenter le lieu du crime au "mauvais moment" m'apparaît un peu excessif.
Le pathos est bien présent avec quelques excès de style (à noter la promesse de mariage dans les 2, 3 dernières pages du roman).
 

Toutefois Un pas de trop n'est pas un mauvais roman, mais à réserver pour les fans n'ayant rien à se mettre sous la main.

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