lundi 18 novembre 2013

Deux milliards d'années lumières de solitude - recueil de poésie de Shuntarô TANIKAWA



Reçu de la part d'un ami japonais, poète francophone. Si dans ce recueil cela ne semble pas encore très prégnant, il m'informe que l'auteur jouera plus tard sur des rapports de sonorités intéressants.

"Deux milliards d'années lumières de solitude" (ni oku kounen no kodoku) est le premier recueil de poésie de Shuntarô TANIKAWA (1931-), poète japonais actuel s'exprimant en vers libres. La première édition semble dater de 1983.

L'édition que j'ai entre les mains est un recueil bilingue japonais anglais. Il permettra ainsi aux lecteurs peu familier de la langue de Kawabata, d'en avoir un aperçu. Pour autant, bien que je sois sans doute moins familier de l'anglais, ce qui ne me permet pas d'évaluer à sa juste valeur la traduction, il m'est arrivé de regretter l'utilisation de certains termes en anglais, les poèmes perdant en général de leur saveur.

La poésie de Tanikawa est en tout cas remplie d'images saisissantes d'une richesse certaine avec pour fil conducteur le fait que la modernité est vecteur de grandes merveilles tout autant que d'une grande solitude - d'où le titre éponyme.

Les thèmes embrassés sont aussi variés qu'un musée, une peinture, un quai où l'on regarde des écoliers. Parmi les objets du décors brossé par l'auteur : une télé, un cahier de notes, la planète Mars...

J'ai traduis si dessous trois poèmes pour vous en faire une idée :



わたれぬような河のむこうに
のぼれぬような山があった

山のむこうは海のような
海のむこうは街があった

雲はくらくー
空想が罪だろうか

白いがくぶらちの中に
そんな絵がある

Une Peinture 

Au delà de l'infranchissable rivière
Résidait une infranchissable montagne

Au delà de la montagne, une mer, sans doute
Au delà de la mer, une ville, sans doute

Les nuages étaient noirs -
Serait-ce un crime d'avoir de l'imagination

A l'intérieur d'un cadre blanc
existe une telle peinture 
 
(je complèterais de deux autres extraits, significatifs)


2 commentaires:

  1. J'ai suivi une formation de deux jours sur la littérature japonaise (pour bibliothécaires) et la formatrice (prof d'unif d'origine japonaise) nous a justement parlé de ce poète, un de ses préférés je pense. On a même terminé la formation sur son poème sur l'après-Fukushima sur le pouvoir des mots, très beau.

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  2. Quel furent les autres auteurs dont a parlé ce professeur ? Cela m'intéresse.

    J'ai appris le japonais hors d'un cursus universitaire et je n'ai donc pas eu de cours de civilisation (ce que je regrette).

    Si un jour tu viens à Paris, j'organise une fois par mois (un samedi) un atelier en français sur le haïkus. Si cela t'intéresse...

    Un recueil franco-japonais de haïkus sur fukushima a été édité. J'en parlerais un jour.

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