jeudi 19 avril 2012

O solitude de Catherine Millot


Si je n'ai pas l'habitude de la "grande littérature", j'aime bien avoir l'occasion de sortir de temps en temps de mes habitudes car, par nature, je choisirais le plus souvent un livre dans le genre du polar ou des littératures de l'imaginaire.

Les lectures des autres ou des rencontres "au fil du net" sont une source d'inspiration pour une PAL alternative. Le processus a quelque chose de la sérendipité et m'a permis de découvrir notamment John Irving, Jim Harrisson et ces derniers temps Jonathan Safran Foer .

Ce livre m'a ainsi été recommandé par K une amie qui apprend le français et C, une autre amie, me l'a prêté.


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O Solitude est une "autobiographie" mise en scène (le je est celui de l'auteur, du narrateur et du héros). Sommes nous dans l'autofiction ? Je ne saurais le dire, je suis peu familier du genre.

Au premier contact, le style est vraiment plaisant, assez charnu. L'auteur écrit bien.

Sur le contenu, il s'agit de l'intellectualisation du sentiment de solitude vu par une femme des beaux quartiers : des voyages sont réalisés (le voilier en Italie, par exemple), certains lieux sont fréquentés comme la place du Trocadéro, les cafés de Saint Germain (comme la coupole...), certaines soirées sans doutes "en vue"... A un moment il y a le regret de ne pas avoir une cuisinière alors que l'on doit se contenter des restaurants... Nous sommes bien loin du pavillon de banlieue ou du Mac-Donald comme lieu de scène et les contingences matérielles ne sont pas les mêmes.

J'avoue que le contexte social de cette autobiographie m'éloigne de l'identification que je pourrais faire avec l'histoire de l'auteur. Les thèses relatives à la solitude auraient eu plus de force dans le cadre d'une fiction - par son caractère symbolique - même avec des personnages des hautes sphères*.


Mais le "je" ici a sans doute beaucoup à voir avec un certain narcissisme et cette série d'énumérations de soirées avec des lieux ou noms - semble-t-il - connus.

Chez l'auteur, la solitude est d'abord une solitude subie, issue du sentiment de perte après l'échec amoureux. Avant de passer vers une solitude positivée, puis désirée et mise en valeur par une activité artistique et intellectuelle.
 

Au final, je ne saurais dire si cet ouvrage es réussi ou non, mais j'ai trouvé qu'il restait dans un entre-deux (ni fiction, ni essai) et n'était donc pas pour moi, même si  je ne regrette pas l'expérience.


Ainsi, je pense que la fiction aurait mieux servi les thèmes mis en valeurs. Il me semble que la fin est également abrupte. Le développement sur Hudson m'a laissé dubitatif : ce qu'il recherchait était peut-être plutôt la liberté, l'absence de contrainte, la solitude n'étant qu'un corrolaire.


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* Cependant C est d'un avis contraire et se sent plus proche de cet univers socialement différent grâce à ce je intériorisé.



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