jeudi 18 août 2011

Conan, de Marcus Nispel (2011)


Une activité professionnelle modérée au mois d'aout m'aura offert l'occasion d'aller voir le nouveau Conan, réalisé par Marcus Nispel et avec Jason Mamoa dans le rôle titre (sortie 17/08/2011).

*****

Concernant la séance au cinéma, le choix de la 3D est à éviter : écran trop sombre avec les lunettes, rendant la visibilité des scènes difficile, ou bien un écran clair sans elles, mais brouillé à intervalles réguliers, lorsque la fameuse 3D est en jeu. Mieux vaut donc s'en passer (1) et trouver une salle traditionnelle (si le film existe en 2D).

Ensuite, une remarque s'impose : à l'encontre de certains prescripteurs affirmant qu'un film doit s'analyser uniquement pour lui-même, il me semble que l'on ne peut s'absoudre d'étudier les rapports avec l'œuvre dont le film est issu.

De fait, le film respecte-t-il l'esprit de l’œuvre littéraire de Robert E Howard? On peut le penser avec les personnages et décors (en tout cas bien plus que le film de John Millius), même si j'ai quand même quelques réserves sur certains costumes un peu baroques, qui m'ont vraiment fait penser à Mad max. 
Pour la trame narrative, je serais plus réservé, mais l’œuvre originelle étant composée de nombreuses nouvelles et d'un unique roman, il est difficile d'attribuer telle ou telle partie du film à l'une de ces histoires. N'ayant pas retrouvé d'emprunts littéraires à ce sujet (mais je peux me tromper), le film a plutôt l'air d'avoir innové.

Sur "l'objet film", en tant que tel, après un bon début sur l'enfance de Conan, force est de constater que nous nous trouvons dans une série B "moderne" à gros budget, c'est à dire excessivement rythmée, avec des flots de sang et un peu de cabotinage de la part du grand méchant ou du héros (ce dernier s'explique trop - revenons brièvement aux rapports avec le personnage littéraire - merde, c'est Conan !). En outre, alors que nous attendons un final "pyrotechnique", la dernière scène apparait assez poussive (le masque des nécromants s'anime un chouilla, les combats sont un peu poussifs - de fait, une scène antérieure opposant Jason Momoa à des guerriers de sables apparaît plus crédible).

Souhaitant ne pas trop se mettre à dos les fans de Conan d'un côté et amener de nouveaux spectateurs avec un savoir-faire moderne en "action movie" de l'autre, il reste l'impression globale d'un film hésitant, victime de l'absence d'une personnalité forte pour imposer une direction à cette œuvre, quitte à prendre du recul avec Howard : le film de John Millius, si décrié par certains quant à ses rapports avec le matériel original, avait quand même de la gueule. 

Cette absence d'ambition se ressent aussi dans la musique de film, elle le sert mais sans génie.

Si une suite est programmé au premier opus, reste à espérer qu'une forte personnalité se dégagera pour une reprise en main.

Alors pour qui ?

Si les fans du Conan littéraire ou de celui de John Millius seront déçus, les amateurs de série B apprécieront (à voir au cinéma ou en DVD avec potes, commentaires et pop-corns en supplément).

PS : je pense que tous les fans de Conan devraient aller voir le film, afin de se faire leur propre opinion à ce sujet.

(1) il est à noter que la moitié des spectateurs autour de moi n'avaient pas lunettes 3D.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire