vendredi 29 janvier 2016

Star Wars VII - le réveil de la force




Abandonnant l'idée d'une chronique sur Star Wars épisode VII, je livrerais quelques réflexions sur ce film, que j'ai apprécié. J'avais prévu de le voir une 2e fois pour me faire un avis plus circonstancié après une première séance, sans doute très influencée par mes souvenirs de jeunesse. ..

 
SW et les attentes du public :

Après l'annonce de la reprise de la licence Star Wars par Disney, nombreux furent les phantasmes, interrogations ou doutes sur le devenir de cet univers de fiction commencé en 1977 et décliné sur de nombreux supports (romans, bd, jeux vidéos...)... Quelle serait la nouvelle ligne éditoriale ? Le contenu de la nouvelle trilogie programmée ? Etc... A l'issue des discussions infinies sur cet univers qui ne laisse pas indifférent, le nouvel épisode VII est arrivé en salles obscures...

Sans arriver à contenter les attentes, nombreuses et parfois  contradictoires, des fans (et des autres). C'est que Star Wars pourrait s'adresser à un public assez différent (et aux âges divers), notamment  :
- les amateurs de l'univers étendu (maintenant labellisé legends), qui rechercheraient le respect ou une inspiration forte de ce contenu ;
- les amateurs plus orthodoxes des films, dont certains voudraient oublier en partie la prélogie ;
- les amateurs de films de SF, regardant principalement le film en tant que tel, déconnecté de l'univers SW ;
- ...

D'où des avis assez contrastés (et parfois violents) autour de moi, pour cette série populaire.

SW, cadre d'une culture populaire, dont les enjeux financiers ont influé la direction du nouveau film:

Disney, société aux moyens financiers importants, mais en passe de voir ses propres licences historiques sur l’œuvre de Walt tomber dans le domaine public, a une politique claire de rachat de licences plus récentes afin de poursuivre son modèle économique. Le rachat à George Lucas de la licence SW s'inscrit sans doute dans ce cadre et a, à mon sens, fortement influencé la direction qu'a pris cet épisode VII : la recherche de la sécurité financière avec le succès cinématographique (cad en terme d'exploitation), une sorte de quadrature du cercle. D'où l'idée d'apporter une précision sans faille à l'exécution d'un scénario rassurant le maximum de fans.

SW VII, un film de la nostalgie s'adressant aux fans :

Quoi de plus rassurant en effet, qu'un film faisant vibrer la corde sensible de la nostalgie pour le fan ?

D'où le nombre impressionnant de clins d'oeils aux films précédents, voir à l'ancien univers étendu (dit légendes maintenant...).

D'où la présence des anciens acteurs revenus jouer leur propre rôle, installant une connivence avec les spectateurs qui ont grandi avec la trilogie originelle (1).

D'où un scénario opérant une synthèse (un reboot sans en avoir l'air) du scénario de l'épisode IV.

D'où la présence du réalisateur J.J. Abrahams, réalisateur de la nostalgie des films de SF populaires s'il en est un (super 8, Star Trek...).

La technique du film est également au service de cette nostalgie : tournage en pellicule et non numérique (tourné en 35 mm) , effets spéciaux numériques moins importants, etc...

Le film apparaît ainsi comme un épisode de transition, rassurant, suscitant la connivence, un hommage à l'univers, avant de passer aux choses sérieuses au VIII ?

SW ou l'ambition de devenir un mythe moderne :

Nous savons que Georges Lucas fut inspiré par Joseph Campbell (et son essai sur les mythologies comparées) dans l'établissement de star wars, une oeuvre censée se passer dans "une galaxie lointaine". Une oeuvre qui a généré ses propres légendes sur Terre... Avec tous ses produits dérivés. Une légende de notre temps.

Ainsi la structure de l'intrigue est inspirée de théories sur les mythes, tandis que l'histoire se positionne sur le terrain des légendes.

Les affiches précédant la diffusion de l'épisode I de la prélogie (la menace fantôme), était assez signifiant dans le positionnement de cette fiction sur le terrain des mythes, avec le sous-titre "la saga commence" : les personnages apparaissent, synthétisés à l'extrême par leur fonction dans le mythe, avec un ou deux mots les définissant.




Dans la ligne de ses prédécesseurs, l'épisode VII insère la création des mythes au sein de son histoire : dans une galaxie aussi étendue que SW, les faits d'héroïsmes deviennent bien rapidement des légendes dont on doute de la véracité : d'où le questionnement de Rey à Han, lequel répond "Tout est vrai".



Les Skywalkers, entre Moïra et Hybris :

Les skywalkers, encore et toujours, se trouvent au centre de cette fresque : une famille tourmentée, dont les membres sont sensibles à la force, donc au destin déjà tracé. Se soumettre ou se rebeller. Et en supporter les conséquences. Derrière l'apparente liberté dont ils disposent, j'ai plus l'impression de voir se jouer une tragédie Grecque.






(1) sentiment un peu paradoxal pour moi : plaisir de revoir tous ces acteurs, de revoir ces acteurs dans leur propre rôle, de les retrouver dans leur rôle des dizaines d'années après... Et de réaliser qu'avec un tel retour, ces personnages - que l'on rêvait immortels, figés - avaient évolués et que le temps avait passé. Ce qui nous ramène à notre propre mortalité.

2 commentaires:

  1. Ça m'a fait plaisir de revoir les anciens personnages, en forme de passation de pouvoir vers les nouveaux.
    Mais ça aurait pu tout aussi bien passer avec autre chose qu'une bête recopie du scénario du IV...
    J'ai bien aimé quand même, j'ai retrouvé Star Wars et c'est ce que j'étais venu chercher, mais j'espère un peu de nouveauté dans le VIII !

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    1. Je pense qu'ils sont au pied du mur là. Ils ont reculé pour mieux sauter. A priori, une mise en valeur d'un personnage jedi féminin. Une inspiration de l'ancien univers étendu avec une bataille entre deux membres de la même famille, etc...

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