jeudi 22 janvier 2015

La marque du tueur de Seijin Suzuki


Synopsis (wiki) : Goro Hanada est le tueur numéro 3 dans la hiérarchie des malfaiteurs japonais. Misako Nakajo lui propose un contrat, qu'il rate à cause d'un papillon qui se pose sur son arme. Dès lors, il deviendra la cible du mystérieux et secret numéro 1. Il décide de quitter l'organisation des malfaiteurs professionnels et de trouver le numéro 1.

La marque du tueur (殺しの烙印, Koroshi no Rakuin) (1967) est un chef d'oeuvre du cinéma, à la réalisation originale de Seijun Suzuki et dont l'audace lui valu le licenciement de la nikkatsu qui l'employait : le rythme du film est avant-gardiste, nerveux et novateur pour l'époque. L'oeuvre reprend les codes du film noir mais avec une esthétique épurée à l'extreme.

Chaque scène est déstabilisante pour un détail ou un autre qui dynamite ce à quoi l'on s'attendait. Ainsi le fin mot de l'histoire est donné d'un seul coup par un personnage. Le principal n'est pas là, mais dans cette vision des tueurs de la mafia japonaise, leur vie trépidante (et courte), leur compétition pour savoir lequel est le meilleur : un palmarès en évolution des meilleurs tueurs est connu de tous. 

La sensualité est très présente dans le film, dans la figure de la femme fatale du film noir, dans l'obsession de l'odeur du riz (évocatrice) pour l'anti-héros.

Annu Mari (中条美沙子) crève l'écran en tant que femme fatale, avec son obsession de la mort et des papillons :


Goro Hanada (joué par Jo Shishido, lequel fit de la chirurgie esthétique au niveau des joues, pour casser un peu son image de beau gosse ) est puissant, animé par une rage de vivre très forte à l'écran :



La ville est un personnage à part entière. Le Japon est très peu connoté à l'image *: tout est lisse, atemporel, sensuel et un peu froid dans cette modernité.

Ainsi, nous trouvons des plans lointains des intérieurs des maisons, des pièces modernes aux lignes pures, au design assuré :









Quand à l'extérieur la ville apparaît si lointaine :








Au final, ce film vient de rentrer dans mon hall of fame cinématographique.
Alors pour qui ? Pour les amateurs de films esthétiques, de yakuzas-eiga (films de yakusas), de films d'actions novateurs...

Maintenant un peu de mise en condition avec "Le blues du tueur" (koroshiya no blues) :




*  Cette image m'a parfois évoqué le prisonnier ou orange mécanique dans cette utilisation du design tendant vers une forme de modernité atemporelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire