vendredi 3 janvier 2014

La vie rêvée de Walter mitty réalisé par ... Ben Stiller (2013~2014)



Synopsis : Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais. 

J'ai eu la chance de voir ce film dans une avant-première grâce à un ami : il faut dire que j'attendais avec impatience ce film en me repassant régulièrement les trailers et bandes annonces. Il a tout pour me plaire sur le papier : les films qui donnent la pêche et un peu de rêve, le moment d'une toile...Je suis ensuite retourné le voir tout seul une seconde fois. Attention, ce qui suit en-dessous comporte certains spoilers.
La vie rêvé de Walter Mitty fut d'abord une courte nouvelle : "The secret life of Walter Mitty" de James Thurber, parue en 1939.

Une première adaptation filmée, à la tonalité différente de la nouvelle, fut sortie en 1947 :


Un jeune auteur, Walter Mitty (Danny Kaye), travaille comme correcteur dans une maison d'édition de pulp fictions (ouvrages à bon marché). Au cours de rêves éveillés, il s'imagine tour à tour capitaine d'un vaisseau corsaire, pilote de la RAF, etc. Dans chacune de ces scènes, il voit une superbe jeune fille blonde (Virginia Mayo) en danger. Jusqu'au jour où, malencontreusement, il se retrouve face à un vrai réseau d'espions à la poursuite de la jeune fille blonde, bien réelle. Évidemment, personne ne le croit dans son entourage. Il lutte donc seul face à un psychanalyste trop doux pour être honnête (Boris Karloff) et toute une bande de personnages dirigés par un professeur hollandais passionné de roses.
Il y a peu de traces sur le net, mais vous pourrez vous faire un avis avec cet extrait :



*****

Walter Mitty travaille pour Life Magazine comme responsable des négatifs et développement des photos des photographes travaillant pour le journal. Il a une vie on ne peut plus banale.... Et se déconnecte parfois de la réalité, se mettant en scène dans des situations les plus extravagantes.

Mais un jour, arrivé au bureau il découvre que Life Magazine a été racheté et que, signe des temps, il passera au tout numérique. Cependant pour préparer le dernier numéro "physique" il est nécessaire de retrouver le négatif de la photo qu'a sélectionné le photographe Sean O'Connell... Peut-être que Sean l'a encore avec lui ? Ce sera le début d'un voyage à la recherche de Sean et dans lequel Walter finira par se trouver.

Le casting est bien choisi et l'image est vraiment belle : les différents paysages laissent rêveurs et donnent notamment envie d'aller voir l'Islande. Le film comporte une certaine tendresse et des situations amusantes dans lesquelles Ben Stiller n'en fait pas des tonnes, ce qui est à noter.

Quant à la réception du film, celui-ci a fait l'objet de quelques critiques dont un certain manichéisme : la vie réelle s'opposant à la dématérialisation dans beaucoup de domaines. Ainsi d'un certain scepticisme pour les sites de rencontre. Ou alors des méchants repreneurs du journal, le destinant à une version numérique.

C'est oublier les recherches faites sur google pour aider à mettre en lumière certains indices ou  : on utilise google pour trouver des indices, mettre un CV sur internet.

En fait, dans le film, on utilise les moyens modernes de communications qui se développent mais on regrette ses effets dévastateurs -et non pervers-. Le personnage de Walter Mitty évolue avec l'emprise croissante de ces nouvelles façons de faire. Cependant le message est qu'il faut profiter de l'instant présent.

Ainsi, lorsque Walter rencontre enfin Sean, nous voyons ce dernier avec un Nikon  F3-T renoncer à une photographie s'il a aimé ce moment (une petite erreur sur l'objectif si j'ai bien compris?). 

Ceux qui, comme moi, vivent l'expérience de l'argentique, savent que le process au moment de la prise de la photo est plus important dans l'argentique (peu de post traitement) que dans le numérique (où l'on peut sélectionner parmi plusieurs photos et faire un gros travail de post traitement après). 

Il m'arrive aussi parfois de renoncer à des photos pour privilégier un instant..Et l'on pourrait me rétorquer "alors pourquoi ne pas avoir laissé chez soi son appareil photo ?". C'est qu'un appareil nous apprend à voir autrement ce qui nous entoure : on change de façon de penser et d'observer à ce moment là. Le process devient finalement le plus important. C'est ce que nous enseigne l'argentique.

Au final un bien joli film...






L'avis de Cachou.

4 commentaires:

  1. Un film qui me tente bien.
    Une critique récurrente à son propos : une réalisation trop sage, un manque de personnalité. Tu en penses quoi ?

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  2. Je l'ai beaucoup aimé, j'ai été touchée par une certaine naïveté, une certaine sincérité dans ce film. Par contre, j'aurais voulu qu'il s'arrête au passage du piano à la fin, les cinq minutes suivantes sont de trop pour moi... Tu en penses quoi de cette fin toi?

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  3. La réalisation est effectivement très sage, mais je ne crois pas qu'elle le soit trop. Elle me semble adéquate au sujet et au film.

    Un ami photographe professionnel m'accompagnait lors de l'avant première. Il a beaucoup apprécié l'image en tant que telle.

    La scène ou Walter prépare son CV et reçoit un mail du fils de la femme qu'il aime est après le piano ou avant ? Je ne sais plus. Cette scène était importante je pense.

    Mais sinon arrêter le film sur la scène du piano aurait été possible, mais j'apprécie le fait qu'il retrouve Sharon et surtout que l'on découvre de quoi était faite la couverture. Il me semble nécessaire dans ce genre de film (ie le genre qui donne la pèche) de prendre par la main le spectateur : on se fait envelopper dans un cocon le temps de l'histoire...

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  4. Elle est avant je pense, mais la rerencontre est après. Moi j'avais envie de rêver toute seule la rerencontre et la photo, ça m'a retiré du plaisir qu'on voit ces deux choses...

    Pour la mise en scène, elle est sobre mais elle a beaucoup de petits traits très personnels qui passent inaperçus parce qu'ils s'intègrent bien à ce que le film raconte. C'est plus discret que dans d'autres films où les effets de caméra ou de style sont évidents mais c'est là, ce serait dommage de considérer ce film comme manquant de personnalité. Stiller a su doser en ajoutant sa patte propre sans nous l'imposer pour autant. J'apprécie.

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