vendredi 25 octobre 2013

Le printemps de mes 15 ans (2013) réalisé par Yasuhiro Yoshida



Grâce à la vigilance d'un ami, j'ai pu assister à la projection du film "Le printemps de mes quinze ans" (tabidachi no shima uta - 15 no haru) réalisé par Yasuhiro Yoshida (un "jeune de 34 ans", à ne pas confondre avec l'ancien footballer homonyme) à la pagode.

Le film opère une plongée dans le quotidien d'une petite île Minami Daitô de l'archipel d'Okinawa dont la faible taille de population (environ1200 habitants)  ne permet pas la présence d'un lycée. Aussi, les jeunes de 15  ans doivent partir pour pouvoir poursuivre leurs études. Nous suivons la vie de Yuna (1) dans sa dernière année à Minami Daitô et dont la chronique prend des allures de parcours initiatique. Le réalisateur brosse petit à petit l'image d'une famille éclatée dont la mère et le fils ne sont pas revenus depuis longtemps sur l'île (2) et le père (3) se voit dans un prochain futur seul de la famille à rester sur son île. La fille ainée revient avec son bébé chez son père après s'être fâchée avec son mari. Et Yuna hésite à choisir son futur lycée et l'endroit où elle vivra tandis qu'elle poursuit ses leçons de sanshin, le luth traditionnel d'Okinawa (un instrument de musique moins froid que le shamisen).



Le film constitue une immersion dans la société de la préfecture d'Okinawa (qui correspond à l'archipel des Ryûkyû), laquelle comporte ses spécificités par rapport au Japon : la culture et la langue ancienne véhiculées par la musique et cet instrument si caractéristique qu' est le sanshin, les problèmes de dépendance économique à l'égard de grosses cultures agricoles comme la canne à sucre et le départ de ses habitants pour un ailleurs plus grand. Il montre ce déchirement qui impose l'éclatement des familles d'îliens souvent à l'étroit dans leurs petites îles.

Quant à la bande sonore, illustration forte du film, elle est constituée de chants typiques d'Okinawa (shimauta, chansons folk de l'archiepl), certains issus du célèbre groupe okinawaïen BEGIN, notamment le morceau Sanshin no hana et haru ni gondola, créé spécialement pour le film.


En conclusion j'ai aimé ce film pour les émotions qu'il véhicule, pour l'aperçu d'une région sans doute méconnue ici, et....pour sa magie.

(1) Ayaka MIYOSHI
(2) Shinobu ÔTAKE (mère)
(3) Kaoru KOBAYASHI, également vu dans la télésérie Shinyashokudo

2 commentaires:

  1. Oh, quelle chance. Les films japonais ne passent même plus la barrière de mon cinéma, le dernier, c'était "Still Walking"... (ça fait un bail). Je dois me débrouiller pour en voir. Celui-ci me tente bien.

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    1. Celui là vaut le coup, même si je reconnais qu'il a suscité quelques échos en moi.

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