samedi 31 août 2013

Venus Wars réalisé par Yoshikazu Yasuhiko (1989)

Venus Wars est un dessin animé issu d'un manga publié entre 1987 et 1990 au Japon (titre : ヴイナス戦記 Vinasu Senki) dans la revue Nora Comics.

Une collision naturelle en 2003 entre un astéroïde (ou une comète ?) et la planète Vénus entraîne une terraformation accidentelle partielle de celle-ci. A partir de 2012, les hommes entreprennent la colonisation de cette nouvelle planète. En 2089, Venus a une population importante et se sépare entre deux nations Ishtar et Aphrodia. Ce cadre est posé au début du dessin animé, intéressons nous à l'histoire.

Une journaliste d'un média terrien arrive sur la planète Venus pour couvrir la guerre qui menace d'éclater entre ces deux nations. Elle rencontrera un groupe de jeunes bikers "les killers commandos", engagé dans des courses de motos vraiment dangereuses. Tout ce monde sera emporté par les tourments de la guerre.

 Nous suivrons particulièrement les parcours de la journaliste Suzann Somers et d'Hiro Seno le meilleur pilote des killers commando, chacun aura à mûrir et grandir  :



- Hiro verra son passage à l'âge adulte ressembler à un parcours initiatique en temps de guerre. Il aura à dépasser son égoïsme et prendre ses responsabilités.



- Suzan, d'abord uniquement intéressée par la couverture de l'événement, réalisera que derrière sa caméra les événements sont réels et dramatiques pour les sujets du reportage.






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Les critiques ne sont pas toujours positives malgré une œuvre intéressante à plus d'un titre et à replacer dans son époque et la réalité japonaise (tel que les bikers, figure de liberté de la fiction japonaise).

Du point de vue visuel, le dessin animé est effectivement daté des années 80 : l'on retrouve des vêtements "d'époque", des caméras avec des cartouches, des gros téléviseurs, etc... Mais cela n'est pas trop embêtant, le film a assez bien vieilli.

Certaines scènes sont visuellement très réussies comme les voyages à moto, la vision de l'action à travers une caméra...

Concernant les thèmes, l'auteur opère d'une part une critique des médias très présente à son époque : La place du "candide" est occupée par une journaliste (le quatrième pouvoir) qui ne voit dans l'invasion que quelque chose d'intéressant ("omoishiroi") capable de faire de l'audimat sans penser à la réalité derrière cette caméra... jusqu'à ce qu'elle soit rattrapée sentimentalement par cette guerre. L'auteur critique également la limite de ce "quatrième pouvoir" en cas d'occupation.

La chaîne de commandement n'est pas vue sur son meilleur jour non plus : les généraux sont représentés de façon un peu ridicule, gros et apathiques. Les colonels sont prêts à risquer la vie de leurs troupes pour plaire au général. Ce n'est qu'en descendant aux officiers de terrains que l'on commence à se préoccuper du devenir des soldats.


Une réflexion sur la guerre apparaît également dans le face à face de Suzan au général de l'armée d'invasion : ce ne sont pas les militaires qui tuent, mais la guerre elle même. Cette apparente personnification dans le dialogue ramène à ceux qui déclarent la guerre... Les politiques.




Une scène assez symbolique a retenu particulièrement mon attention, celle de la présentation de ce centre commercial qui possède une fresque représentant un paysage de la Terre. Ce côté artificiel apporte un sentiment presque tragique dans un environnement aussi désertique que celui de cette Vénus.

Ce centre commercial évoque un peu Odaiba, île totalement artificielle au Japon dans laquelle se trouve un centre commercial - Venus fort - avec un plafond (écran) représentant un ciel évoluant selon les heures du jour et de la nuit.

Se détacher du lieu ( cf la scène de combat dans ce centre) sera nécessaire pour se réveiller des illusions et rentrer en plein dans la réalité de Vénus.

Alors pour qui ? Pour les amateurs de SF classique des années 80, ou non...

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