jeudi 11 avril 2013

Marune Alastor 933 de Jack Vance




Quatrième de couverture =  Qui est ce jeune homme qui vient de descendre d'un vaisseau et erre, le regard vide, dans le spatioport de Carfaunge — l'une des innombrables étoiles de la constellation d'Alastor ? Il ne se souvient ni de son nom ni de son passé...
     L'enquête révèle qu'il est natif de Marune, le monde 933 d'Alastor, et, en effet, revenu sur sa planète, l'inconnu retrouve son nom et son rang : il est Efraïm, l'un des princes du royaume. On a voulu l'écarter, on a tué sa mémoire. Efraïm se jure de découvrir et de châtier celui qui a commis cet assassinat de sa personnalité...
     Mais, sur Marune retrouvée, il n'a pas un adversaire, il en a dix, cent. Pour ne rien dire de très belle et très dangereuses ennemies...


Lire un Jack Vance, c'est un peu comme ouvrir un sachet de madeleines de Proust de la SF : l'on plonge dans un sac plein d'aventures et de saveurs...

Chez l'auteur bien plus que les extra-terrestres, lesquels sont moins affirmés dans ses fictions, ce sont les humains issus de peuples particuliers qui sont considérés comme du domaine de l'étrange et de l'exotisme, avec leurs coutumes bien distinctes et tous les problèmes de communication que cela génère.

Nous retrouvons souvent cette dualité dans ses romans : un héros issu d'une certaine forme de standard humain (une majorité éduquée et cosmopolite) se retrouve confronté à une peuplade aux moeurs particulières, issues de leur milieu naturel ou social - prenons par exemple le cycle de tschaï -.

Ce héros de la majorité, projeté dans un peuple aux moeurs particulières, dispose, outre son intelligence et son éducation, d'un avantage non négligeable, celui de sa liberté d'action, non entravée par le poids des usages et traditions.

Marune Alastor 933 est une variation de cette dualité : le héros est un homme amnésique qui va retourner dans sa planète pour retrouver son rang et savoir qui l'a drogué pour lui faire perdre la mémoire. Son amnésie et son séjour sur des planètes plus modernes socialement en font un être à part, à même d'adopter un regard extérieur et de surprendre ses adversaires. Cependant son impossibilité à maîtriser les codes de cette culture constituent un danger contre lequel il devra faire face.

L'originalité du roman se retrouve dans les sociétés de ces peuples aux émotions influencées par l'un des nombreux astres autours desquels tourne la planète (laquelle ne connaît que très rarement une obscurité complète). Sinon, la structure de l'intrigue emprunte au roman policier.

Au final, un bon Jack Vance, quoiqu'un peu bref.

Autres chroniques : Le traqueur
*****

Parallèle :
Nous retrouvons la même dualité de ces deux types de sociétés dans les conceptions de la colonisation spatiale chez l'auteur dans la saga des Princes démons :
L'univers humain est composé d'une part d'un "œkoumène" constitué des premières vagues de colonisation lorsque les moyens de transports avaient un coût important pour les sociétés. Celles-ci devaient mettre en commun leurs ressources pour pouvoir supporter ce coût. Les premières vagues de colonisation sont donc des sociétés cosmopolites et standardisées.
Cet univers comporte également une frange ou bordure hors de l' "oekoumène" constituée de peuples spécifiques issus de nouvelles vagues de colonisations. Lorsque les coûts de transports baissèrent, ils rendirent possible le voyage pour des petites communautés homogènes.


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