lundi 12 septembre 2011

Coeur de Loki de Michel Robert

Mot de l'éditeur = Cellendhyll de Cortavar, l'Ange du Chaos, le guerrier implacable et invincible, a tout perdu. Sa technique, sa force et sa rapidité ne sont plus que de lointains souvenirs. Déchu, ayant inéluctablement perdu sa puissance physique, il s'est enfermé dans un mur de mépris et de haine.
Désireux de lui faire reprendre du service, son maître Morion lui confie ce qui doit être une simple mission de routine : se rendre à la cité-franche Véronèse sous une fausse identité afin d'acquérir un établissement marchand qui intéresse la Maison d'Eodh...
insaisissable et mortelle.
"Mon corps est une lame.
Mon esprit est une arme.
Je danse et je tue".


Après les événements de "L'ange du Chaos", nous retrouvons  Cellendhyll, à la suite de l'implantation d'un second cœur magique, le cœur de loki, expérience de son maître Morion. Convalescent et donc incapable de reprendre son rôle d'agent des ombres, Morion l'envoie alors, sous une autre identité acheter un établissement à Véronèse, un territoire franc du plan primaire. Une mission en apparence tranquille qui réservera bien des surprises. De son côté le légat  des ténèbres Prèchin poursuit ses manœuvres pour la victoire des ténèbres tandis qu'Estrée joue à un dangereux "jeu de dupes" avec le Prèchin et le père  de la douleur. 

L'auteur poursuit son œuvre avec les caractéristiques qui lui sont propres : une série d'action fantasy assez trépidante, remplie de scènes relatives aux plaisirs de la chair*. Si le premier volume avait donné l'impression que certaines coupes dans l'action étaient nécessaires, cela s'améliore avec le deuxième. Un certaine attention devrait toutefois être portée aux dialogues et à la personnalité de certains personnages, un peu trop simplistes**.

La structure de l'intrigue et l'inspiration, quant à elles, évoquent un cousinage avec ADD (les guerriers mantes, les donjons souterrains, etc...) ou les fictions TV populaires que nous apprécions (le méchant qui s'enfuit jusqu'au prochain épisode, le retour de la prophétie, la dague maudite) dans un sacré patchwork. On se retrouve finalement au niveau d'une fan-fiction de série B.

Seule critique importante, le héros apparaît quand même un peu trop puissant, l'entourage devient un faire valoir et les ennemis tombent comme des mouches ou s'enfuient jusqu'au prochain épisode...Le risque de pencher vers la série Z guette.

Alors pour qui ? Pour les amateurs de fantasy à la sauce wuxia/chambara, plus quelques poils au niveau de la série B cette fois-ci avec une pointe de dague assaisonnée à l' "Elric de Melniboné"***.


*****
Note : où l'on apprend que la suite du Palatin, le meilleur hôtel de la Ville de Véronese, dispose d'une cheminée capable de rôtir un sanglier-garou (p142).



*****
* C'est à dire .B&B (baise et Bouffe, et non bed & breakfeast). Je trouve qu'il en fait trop, notamment dans les dialogues de ces scènes, où j'ai encore bien ri (p232) [et pensé à la fin du sketch de "Journée d'un fasciste" de Louis Régo] :
"- (...) j'étais prête à tout pour t'avoir.
- A tout vraiment ? Je peux fixer mon prix?"
- Tais-toi tu m'excites ! Tais toi ou je te viole !
- (...) intéressant mais c'est impossible, il se trouve que j'ai trop envie de toi".



Et puis :


"Je...Je...c'était... trop... fort."




** On pense à Devora qui se présente comme une femme moderne et se comporte au final dans un schéma de soumission. Bizarre.
*** cf la série éponyme de Michael Moorcock.

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