samedi 4 juin 2011

Les tours de Samarante de Norbert Merjagnan





Quatrième de couverture = Autour de la cité de Samarante sur laquelle veillent six tours mystérieuses, s'étend l'aliène, une étendue sauvage, aride, inhospitalière. Au cœur de la ville vivent Cinabre, une préfigurée aux pouvoirs effrayants, bientôt poursuivie par les tueurs de l'Endocène, et Triple A, qui rêve d'escalader les tours. C'est vers eux, sans le savoir, que se dirige Oshagan, le grand guerrier, porteur de la plus puissante des armes, une forme de guerre disparue depuis mille ans. Quand ces trois êtres entreront en collision, alors trembleront les Tours de Samarante.

La parution en poche des tours de Samarante a été l'occasion de découvrir un jeune auteur français qui génère beaucoup de bruits en ce moment dans la blogosphère. Cependant se faire une idée précise de l’œuvre avant la lecture n'était pas évident dans la mesure où les critiques brossaient le portrait d'un roman d'une complexité excessive.

Ce qui surprend de prime abord est le style de l'auteur, plutôt rare dans la SF : de l'aveu de  Norbert Merjagnan, certains lecteurs auraient été rebutés par son style, ce qui n'était pas fait pour me rassurer, d'autant plus que quelques critiques louaient ses qualités "littéraires". Cependant, plus qu'une sorte de "madeleine de Proust SF", nous sommes en face d'un style assez charnel qui m'évoque parfois St Exépury.

De fait, s'il  existe une difficulté de lecture, elle serait plutôt due à la combinaison du style et d'un vocabulaire particulier créé pour cet univers (tel que l'Aliène par exemple). Toutefois, il ne s'agit pas d'un obstacle insurmontable et l'on rentre rapidement dans l'histoire. 

Ensuite, ce qui impressionne vraiment est la richesse du monde dans lequel évoluent les personnages. Norbert Merjagnan est un créateur d'univers comme on en voit peu en France.

Bien que l'intrigue soit au final assez brève, donnant l'impression d'une introduction (avec une SF aussi ambitieuse, on serait en droit d'attendre un roman bien plus long), la psychologie des personnages est bien trempée, rien n'est surjoué ou en décalage.


Mais de quoi ça parle me direz vous ? Dans un futur indéfinissable et post-apocalyptique (à la suite de guerres utilisant des armes climatiques), l'humanité survit dans des citées (Samarante entre autres) organisées en ordres et entourées de désert (l'Aliène) où vivent des nomades. 

Dans ce monde, nous sommes en - 130 : le calendrier suit une chronologie négative s'approchant de l'année  0, date du seuil où l'humanité devrait se transformer en une nouvelle espèce. Nous y suivons le destin de trois personnages de Samarante: Triple A, habitant des quartiers pauvres, Oshagan, guerrier, Cinabre, préfigurée.

Sur de nombreux aspects, la toile de fond ainsi présentée évoque Dune (parfois matinée de gunm - je pense au personnage de triple A). Il en sera de même de l'intrigue, et des thèmes soulevés tel que la religion, l'économie et l'écologie.


Un roman à conseiller pour les amateurs d'univers originaux et créatifs et pour les amoureux d'un style bien tourné.

Liens : critique et entretien de l'auteur avec Gromovar. Le site de Norbert Merjagnan.

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