jeudi 12 août 2010

Les romans issus des mondes d'AD&D




Pour paraphraser ce cher Forrest Gump, la lecture des romans de fantasy de l'univers des Royaumes oubliés est comme une boite de chocolats: tant que l'on ne les a pas ouverts, on ne sait jamais ce que l'on va trouver dedans. La foisonnante variété de cet univers créé pour le jeu de rôleAD&D y est sans doute pour quelque chose.


Mais qu'est ce que AD&D?


Sans rentrer dans les détails à propos de ce type de jeux, rappelons que le jeu de rôle a été inventé par un certain Gary Gigax avec AD&D (Advanced Dungeon and Dragons).


Nous préciserons également que chaque jeu de rôle fait l'objet de suppléments qui complètent ses univers du jeu [1]. Une partie de ces suppléments sont conçus comme des guides touristiques qui détaillent l'histoire de ces mondes imaginaires (ou de certaines de leurs contrées), leurs us et coutumes, leurs personnalités marquantes et leur passé, les principes qui sous entendent la magie, laquelle est considérée comme une science, etc...


Le profil des héros: archétype et alignement, l'Amérique reconnaîtra les siens.


Les personnages importants sont décris sous forme d'archétypes récurrents: les magiciens, les aventuriers (rodeurs, rangeurs), les guerriers (soldats moyenâgeux), les chevaliers (paladins), les canailles (voleurs, brigands, contrebandiers), etc...


Ces archétypes qui représentent les héros (principaux ou non) de l'histoire, sont "profilés" selon un "alignement" somme toute manichéen censé indiquer en 2 curseurs leur tendance morale.


* Curseur 1, le degré de leur raideur sociale (respect des règles) :
- chaotique (esprit anarchiste, aucun respect des règles) ;
- neutre (fifty fifty, sinon j'me tranche la gorge[2]) ;
- loyal (esprit réactionnaire, la règle est tout, oui j'aime la règle et fouette moi avec cette règle quand j'ai enfreint l'autre).


* Curseur 2, le degré des sentiments:
- bon (un gentil) ;
- neutre(ça dépend des jours) ;
- mauvais (un méchant).


Cet alignement, toujours en vigueur dans le jeu AD&D, sera abandonné par ses successeurs. Quant aux romans, beaucoup restent marqués par cette dichotomie sans nuance de gris.


Les romans issus d'AD&D :


La création de romans dérivés de ces univers s'est naturellement développée ensuite: l'avantage pour un auteur est sans doute de disposer d'univers balisés déjà amplement détaillés (un peu comme unenovelisation dans l'univers de star wars ). L'inconvénient est de devoir respecter un certain cahier des charges (les bases de l'univers dans lequel se déroule le roman). Sa créative s'en trouve sans doute un peu limitée, et l'originalité du roman aussi.


Pour le lecteur, il y a un certain plaisir à retrouver un monde familier avec des héros différents. Dans le cas d'une série originale menée par un seul auteur, les possibilités seraient moins importantes.


Dans tous les cas, ces séries ont quand même permis de révéler quelques bonnes plumes comme R.A. Salvatore (romans dans le monde des royaumes oubliés) ou Margareit Weiss et Tracy Hickman (romans dans le monde de Lance Dragon).


Ces romans ont été édités dans des traductions partielles par le Fleuve Noir de poche puis repris par Bragelonne en 2008 (en "gros livres" - plus chers).


Les gimmicks d'AD&D :


L'aspect jeu d'AD&D a certainement amené à susciter des éléments récurrents plus nombreux qu'ailleurs : outre les "profils" des héros, nous retrouvons des objets magiques à profusion, livres de sorts des magiciens, monstres pléthoriques (dont les fameux dragons...)...


Le monde des "Royaumes oubliés" :


Ce monde imaginaire a été inventé par Green Wood, l'un des auteurs des romans éponymes. L'action se déroule principalement sur le continent de Féérune sur la planète Abeir-Toril. La magie, considérée comme une science, est omniprésente dans cet univers : le lancement d'un sort dépend de la mémorisation d'un processus combinant gestes, paroles et ingrédients divers. Les dieux interviennent parfois dans la vie des hommes et les prêtes font des miracles régulièrement (une petite prière qui amène un effet magique: guérison, etc...).

Plongeons nous dans ces romans de série B :


Les romans à lire (univers des royaumes oubliés):


A- TROY DENNING


#- Le retour des archimages de (trois tomes en Fleuve Noir de poche):


Quatrième de couverture = Dans les entrailles du désert d'Anauroch, un portail scellé depuis des lustres sépare les Royaumes Oubliés du plan des Ombres, où grouillent les pires monstruosités de la création. Pour rouvrir ce passage, chacun s'accorde à dire qu'il faudrait être fou. Hélas, l'imprudence et la malchance suffisent parfois à provoquer des catastrophes... Pour l'elfe Galaeron et le sorcier Melegaunt, le cauchemar est devenu réalité. À cause d'eux, mais à leur corps défendant, une infâme sorcellerie menace de rayer les Royaumes de la carte de l'univers. L'appel au meurtre a retenti, et les temps ne seront plus jamais heureux !


Echelle d'intervention dans l'univers = majeure(réapparition d'une école de magie ancienne basée sur l'ombre, risque de destruction de tout un peuple,ecétéra).
Echelle de nimportnawak = majeure (utilisation des pouvoirs des élus de mystara, batailles épiques, monstres puissants, dragons, objets magiques à foison...).
Histoire = B (intéressante)


Troy Denning est une des bonnes plumes des royaumes oubliés, même si la "foisonnance" d'éléments de contexte issus des royaumes oubliés rend l'histoire un peu difficile à suivre par moment, si l'on n'est pas un connaisseur de l'univers : il est alors conseillé de faire desallers-retours fréquents sur wikipédia pour avoir certaines explications de texte (personnages secondaires, formes de magies, etc...).


#- Cette beauté que la laideur nous cache (un tome en Fleuve Noir de poche):


Quatrième de couverture = Atreus d'Erlkazar est-il l'être humain le plus laid du monde ? Une question, on peut le comprendre, dont il n'est pas pressé de trouver la réponse. Malgré les souffrances qu'elle lui inflige, cette disgrâce le met au moins à l'abri des assassins qui poursuivent les autres membres de sa famille. Une maigre consolation pour un jeune homme au coeur débordant d'amour et à l'âme de preux chevalier... Quand la Déesse de la Beauté lui confie une étrange mission - découvrir ce qui se cache vraiment sous ses traits repoussants -, il se croit d'abord victime d'une mauvaise plaisanterie... céleste. Mais au fond, qu'a-t-il à perdre, puisque la vie, dès le berceau, l'a privé de tout ?


Echelle d'intervention dans l'univers = mineure (quête personnelle)
Echelle de nimportnawak = moyenne (visite d'un demi-plan?)
Histoire = B (intéressante)


L'histoire est bien menée et l'échelle des événements ne changera pas l'univers de ce monde. Elle permet de modérer la présence d'éléments issus des royaumes oubliés et de développer dans un "one shot" une histoire plus intimiste.


B- R.A. SALVATORE


#- La saga de Drizzt (de nombreux romans) :


Cette saga, qui a fait connaître l'auteur dans le monde entier (enfin là où on lit de la fantasy) tourne autour du personnage de l'elfe noir Drizzt do urden, sans pour autant qu'il en soit forcément le personnage principal.


* L'épine dorsale du monde (un tome):


Quatrième de couverture = Pour se retrouver lui-même et vaincre ses démons, un homme a-t-il besoin de solitude ? Doit-il vraiment tourner le dos à ses compagnons et chercher dans un miroir le reflet de sa déchéance ? A cette question, combien d'entre nous répondraient par la négative, condamnant ainsi un être cher à croupir dans la prison de son âme Alors bonne route, ami Wulfgar ! Et puisses-tu trouver au sommet des monts battus des vents de l'Epine Dorsale du Monde la force d'oublier les Abysses et d'aimer de nouveau la vie. Ceux qui, de loin, assistent à ton combat attendent de t'ouvrir les bras...


Echelle d'intervention dans l'univers = mineure (rédemption personnelle)
Echelle de nimportnawak = mineure (les effets magiques sont modérés)
Histoire = B+ (intéressante, bien amenée avec style).


L'histoire tourne autour de Wulfgar Beornegar, un ancien compagnon de Drizzt


#- La pentalogie du Clerc (cinq tomes en Fleuve Noir de poche):


Quatrième de couverture = UN PRODIGIEUX VOYAGE AU CŒUR DU SONGE... LÀ OÙ LA MAGIE FAIT BRILLER L'AVENTURE... Perché dans les montagnes, un antique bâtiment, connu de quelques initiés, sert de refuge à une nichée de bardes, de prêtres, et de clercs portés sur l'art et la méditation. Un aspirant nommé Cadderly y vit en paix parmi ses compagnons. Cette quiétude ne va pas durer, car le jeune homme doit bientôt affronter une entité dont le réveil est le signe pour lui de malédiction. S'il ne parvient pas à vaincre, ses camarades se retourneront contre lui. Écartelé, Cadderly décide de pénétrer dans les catacombes du cloître pour défier l'ennemi qui a juré sa perte.


Echelle d'intervention dans l'univers = moyenne (quête personnelle & conflits locaux)
Echelle de nimportnawak = moyenne (élu d'un dieu, guerrière prêtre, etc...)
Histoire = B (intéressante)


Chaque tome est intéressant: Certains aspects de la religion dans AD&D sont dévoilés. De plus, on n'a pas le temps de s'ennuyer, même si la présence d'ennemis récurrents un peu plus costaux aurait rajouté du sel à l'histoire. Sans doute le reflet des profils d'AD &D : les méchants doivent totalement perdre à la fin (c'est à dire manger les pissenlits par la racine) et s'ils ne perdent pas c'est [faire un choix] 1/ qu'ils s'échappent 2/ qu'ils sont réservés pour le round final 3/ les deux en même temps.

C- Ed Greenwood


# - Elminster, la jeunesse d'un mage (Ed. fleuve noir)



Elminster est "ze mage" des royaumes oubliés, personnage inspiré de Gandalf : il fume la pipe, ça veut tout dire. Donc il aura une jeunesse exceptionnelle où il s'exercera à être guerrier, voleur, puis mage à son corps défendant - dans un corps de femme pendant un moment, parce qu'elles sont plus sensibles à la magie (il doit bien y avoir un bonus à une caractéristique dans le manuel des joueurs quelque part). Cela n'est qu'après, rechangé en homme, qu'il fumera la pipe. Je sais, je spoile pas mal la partie. Le style est basique, l'histoire est constituée de flashs et se laisse lire. Les combats de magiciens sont rigolos. Une série B tendant vers le -. Attention : je n'ai eu entre les mains que la version fleuve noir et non la version Milady qui est peut-être "plus mieux".


Echelle d'intervention dans l'univers = mineure plus (la jeunesse de Gand-elmin)
Echelle de nimportnawak = mineure plus (la jeunesse d'un élu d'un dieu...)
Histoire = B -, comme un Mont-blanc quand on arrive au marron et qu'on n'aime pas ça (intéressante pour les combats magiques rigolos - repiquez le manuel de magie d'ADD donné à votre petit frère pour comparer !)


Note: la partie sur les romans sera complétée au fur et à mesure.


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[1] à l'instar des "add-ons", ces programmes additionnels qui rajoutent des fonctionnalités à un programme source
[2] Expression empruntée à M Pratchett

Maj/update : 21/06/2011 (jeunesse d'un mage);

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