vendredi 24 février 2017

the arrival



Synopsis (wiki) : Douze mystérieux vaisseaux extraterrestres apparaissent subitement à différents endroits du monde, stationnés à quelques mètres au-dessus du sol ou de l'océan. L'armée américaine les surnomme « coques » à cause de leur forme singulière (oblongue et lisse). Les buts des extraterrestres et le choix des sites échappant à toute logique humaine, l'experte en linguistique comparée Louise Banks est recrutée par l'armée pour établir le contact et, surtout, connaître leurs buts.

The arrival, premier contact, réalisé en 2016 par Denis Villeneuve (réalisateur Québécois) , est basé sur une nouvelle de Ted Chiang, "L'histoire de ta vie" (The story of your life). Bien que circonspect, je suis allé voir ce film (quelques mois après sa sortie)... Et ce fut une excellente surprise. Cette chronique comportera quelques spoilers.

En préambule, je glisserais quelques mots sur le casting : les acteurs sont bons et Amy Adams est vraiment crédible dans son rôle. Je noterai la présence de Forrest Whitaker, un acteur que j'apprécie beaucoup.

Se classant, dans le domaine de la SF, dans la catégorie des "big dumb object" & "first contact", l’œuvre explore cette idée hypothétique - "que se passerait-il si nous rencontrions pour la première fois des intelligences extra-terrestres ?" - pour la décliner en réflexions sur la communication universelle et compréhension, les langages, écritures et modes de pensées.

Le film n'oublie pas d'examiner les impacts sur l'Humanité d'un premier contact, notamment ses réactions irrationnelles et à ce titre ses pulsions paranoïaques : que nous veulent-ils pourquoi sont ils là.

Derrière une thématique classique et la déclinaison méticuleuse de cette spéculation, le réalisateur n'oublie pas de nous offrir un authentique film de SF avec un certain sense of wonder :

D'abord avec la confrontation originale de deux modes de raisonnements intellectuels (linéaires  et circulaires) qui permettent de s'interroger sur le sens à donner à notre histoire.

Ensuite, dans l'approche esthétique, avec des clins d’œils à 2001 odyssée de l'espace, ou avec un design des vaisseaux qui accentue le sentiment de se trouver face à un phénomène qui dépasse la compréhension humaine. Ce design évoque d'ailleurs les illustrations de couvertures d'une certaine époque (comme Manchu par exemple).






Mais nous pourrions aussi mentionner la physiologie des extra-terrestres, allant de pair avec leur système d'écriture circulaire.

Concernant l'aspect formel, Denis Villeneuve connaît son métier et le rythme, avec la mise en place d'une histoire - circulaire aussi - très bien maîtrisé.

[ Gros spoiler] (police en couleur blanche)

Le seul défaut pourrait se trouver intrinsèquement dans cette idée qui veut que l'apprentissage de la langue des extra-terrestres - également composée d'un mode de pensée circulaire -  permette à l'héroïne d'acquérir une forme de prescience.

Elle est issue du postulat qui veut que l'apprentissage d'une langue enseigne des modes de pensées différents. Postulat auquel je crois. Mais de là à permettre de lire l'avenir...

Cependant la prescience, connaissance du futur, permet au réalisateur de nous proposer une histoire millimétrée composée d'un motif circulaire : la résolution de péripéties de l'histoire actuelle trouvent des réponses dans la lecture du futur.

L'enlever de l'intrigue aurait dénaturé le film.


[fin de la parenthèse]
En conclusion une SF intelligente et stimulante,qui me donne envie de laisser sa chance au Blade Runner de Denis Villeneuve... Ou au futur Dune annoncé.

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