dimanche 6 janvier 2013

Petit billet intermède d'une chronique masquée

# V for vendetta : quand l'excessif gâche la qualité du message

V or Vendetta est un film réalisé par James McTeigue, adapté par les frères Wachowski, d'après le comic d'Alan Moore et David Lloyd.

Si la paternité de V for Vendetta est clairement anglosaxone, le film évoque par certains côtés l'œuvre romanesque d'Alexandre Dumas (le comte de monte cristo) ou Gaston Leroux (le fantôme de l'Opéra) et quelques clins d'oeils appuyés à Edmond Dantes.

Les acteurs du film sont brillants servis par des rôles intéressants mais archétypaux: à déguster en anglais, avec les sous-titres, pour associer leurs voix avec leurs gueules....

Le film prend place dans une Grande Bretagne au gouvernement devenu totalitaire : par peur (du chaos et d'un virus), les citoyens ont échangé leur liberté contre la paix et la sécurité.

Il illustre la question de l'équilibre entre libertés et sécurité (équilibre toujours central dans les démocraties) et rappelle cette maxime attribuée à Benjamin Franklin :
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
Il relie aussi le thème de la vengeance avec les moyens pour y parvenir.

Le film est dynamique, prenant : l'adaptation est sans doute excellente. Le soucis prend sa source dans tous les clichés caricaturaux que représentent les personnages : le meilleur ami de  l'héroïne qui dévoile son côté gay [spoiler], les méchants tous bien corrompus comme il faut, le témoignage d'une actrice autrefois en ménage avec sa copine...

La seule exception se trouve dans la complexité du personnage de V, lequel n'est pourtant qu'un masque sans passé.

Tout cela donne un côté excessif au film. La faute à l'oeuvre originale ? A la scénarisation de la BD ? Je n'en sais rien.

Il reste au final l'impression d'un film peu subtil, piloté par une sorte de ligue de vertu venue montrer ce que représente le mal : le facho. Mais un film efficace quand même.

Autres chroniques : Le traqueur.

# L'or de Brayan de Petter V Brett

Cet ouvrage est un recueil de nouvelles, scènes coupées et d'appendices dans le monde du cycle des démons. Les nouvelles (le Grand Bazaar & l'Or de Brayan) prennent place dans la période où Arlen était messager, avant qu'il ne devienne l'homme runes. La scène coupée est relative à Leesha, la coupeuse d'herbes du Creux du Coupeur. Les appendices comportent un lexique de mots de krassien et un lexique de runes.

Si les appendices sont anecdotiques, la scène coupée met en lumière le fort caractère de Leesha et les nouvelles comblent un vide important dans la vie d'Arlen.

On reste admiratif du talent d'innovation de l'auteur dans le domaine de la fantasy et la profondeur des personnages, jamais manichéens, de l'originalité du monde.

Au final, les fans de la série seront très heureux de pouvoir retrouver cet univers original, dans l'attente du troisième volume* (sortie prévue cette année aux USA... Pour la traduction...?). Le volume est également conseillé comme une porte d'entrée de l'univers. Sur ce point, je serais plus réservé.

* 5 volumes semblent prévus selon wiki...

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