samedi 18 février 2012

n°110 de la revue Galaxie (juillet 1973)


n°110 de la revue Galaxie (juillet 1973)

S'il m'est déjà arrivé de lire il y a quelques années quelques exemplaires des vénérables revues que constituaient Galaxie et Fiction, cette nouvelle approche constitue une redécouverte.

Du point de vue formel, ce numéro est assez marquant : une couverture plutôt artistique et conceptuelle, fleurtant avec le surréalisme (1), des illustrations noir et blanc, parfois désuètes, qui évoquent un peu les illustrations des scénarios de Casus Belli (2).

Sur le fond, le style des articles de l'époque a de l'ampleur, plus que nos revues modernes sans doute (3) et les nouvelles ne semblent pas forcément (ou systématiquement) mal traduites ou inintéressantes. Certaines m'ont d'ailleurs fait découvrir des auteurs intéressants oubliés (ou tout simplement inconnus de moi) du mainstream depuis.

Regardons cela dans le détail.

# Chanson de Kaïa (song of kaïa) de TJ Bass
- nouvelle traduite par Charles Canet (US : 1970) -

Cette nouvelle passionnante est certainement la meilleure découverte du numéro. L'auteur, apparemment biologiste de formation, dépeint une terre dont l'humanité est divisée en deux groupes, des humains à 4 orteils, civilisés, rassemblés au sein d'une société collectiviste gérée par ordinateur ("la grande ST"), et des sauvages maraudeurs à 5 orteils "les broncos".
Composée d'humains asexués (les neutres) ou non (les "polarisés" mâles ou femelles), la grande ST s'oppose aux sauvages "fossiles vivants" de l'ancienne humanité. Dans cette société matinée de philosophie new age, les citoyens se réunissent dans des familles élargies, utilisent notamment leur temps libre à chasser les rats pour améliorer leur ordinaire avec des protéines "savorisées" ou bien en goûtant une drogue récréative, la RM (récompense moléculaire).
La grande ST organise les naissance en accordant strictement des permis, les "inutiles" se trouvent à mendier leurs nourritures... malheur à ceux qui enfreignent les lois, la clinique de suspensions n'est pas loin...

La description d'une société post-humaine évoque un peu "La citée et les astres" ou "Un bonheur insoutenable". La dystopie n'est pas loin.  il s'agit sans doute d'un genre naguère plus à la mode qu'aujourd'hui, mais oh combien enthousiasmant en matière de réflexions.

# Spectres (Ghosts) de Robert F. Young
- nouvelle traduite par Nicole Balfet (US : 1973) -

Une nouvelle de SF rétro, mélancolique et poétique (4), où le grande drame des robots touchés par la grâce de l'intelligence est d'être frappés par la malédiction de l'amour et une forme de pureté.

# L'année du bon grain (The year of the good seed) de Roger Zelazny et Dannie Plachta
- nouvelle traduite par Frédérique Bauer (US : 1969) -


# Qu'est devenu Casenmoint (what's become of screwloose ?) de Ron Goulard
- nouvelle traduite par JM Boissier (US : 1970) -

Une histoire de détective privé dans une sorte de futur décalé et un peu absurde (elle commence par le détective attaqué par un lave vaisselle). Presque une nouvelle de Boris Vian, avec le talent en moins. Elle m'est tombée des mains de suite et je n'ai pu finir par manque d'intérêt. Je suis en train de me "henriniser".

# Courrier des lecteurs
RAS - sans doute intéressant pour sa "valeur historique".

# Critique cinéma (Serge Laughlin)
Une critique circonstanciée, avec une certaine plume, de Traitement de choc (Alain Jessua) et de l'effroyable secret de l'industriel NP (Silvio Agosti).

# La SF en marche par Marc Duveau - sur John Brunner
RAS - Je ne connais pas assez l'auteur pour en avoir une impression circonstanciée.

# Regard sur la SF Soviétique ou à la recherche de la vérité par Jean Pierre Fontana
Sans doute intéressant, mais je ne suis pas du tout familier de ce pan de la SF. Pour Russkaya peut-être ?

# Rencontre avec Gordon R DIckson - une interview de Patrice Duvic
N'ayant jamais lu le bonhomme, je préfère m'abstenir et me pencher à nouveau sur l'interview après avoir découvert quelques unes de ses œuvres. Le texte a l'air toutefois intéressant et dense.

(1) je ne suis pas vraiment fan, mais quel changement depuis...
(2) nostalgie adolescente, quand tu nous tiens...Pour les non connaisseurs, Casus Belli fut le nom d'une revue mensuelle consacrée aux jeux de simulation dans les années 80-90.
(3) en tout cas pas de critique "gratuite" et non informative comme il m'est parfois arrivé de voir dans Bifrost le jeune.
(4) pas "gnangnante" pour un sou.

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