mercredi 3 août 2011

Agatha Christie, une auteure Steam-punk portée sur le pulp?

Je ne sais pas pourquoi mais les romans policiers étaient nombreux sur le lieu de mes vacances. 10 ans que je n'étais pas revenu là-bas. L'été sera donc l'occasion de renouer avec les classiques lectures de l'été : un Agatha Christie, "Les quatre", dont la lecture remonte à bien plus loin.

LES QUATRE - THE BIG FOUR(1927) - traduction de Gérard de Chergé (1990 - nvlle trad.)
Quatrième de couverture = Une enquête sur les Quatre ?
Quels Quatre ? S'agit-il d'un quatuor musical ? Des quatre grands ? Du Pacte à quatre ?
Oh non ! Tout cela ne saurait constituer matière à enquête pour l'illustrissime Hercule Poirot... Et les Quatre en question sont des adversaires à sa mesure : un quatuor criminel ! Une bande de criminels internationaux dont le but n'est rien moins que de s'assurer la domination du monde... Bigre ! Voilà des ennemis comme le célèbre détective n'aurait osé en rêver... Et une rude bataille en perspective !

Sans aucun souvenir de la chose, le contenu est surprenant et emprunte par bien des égards au roman d'aventure et d'espionnage (voir aux pulps?) avec les machinations mondiales d'une société secrète composée de 4 "têtes" (un chinois manipulateur, une scientifique française, un riche américain, un exécuteur anglais). Aujourd'hui, on dirait qu'il y a peut-être un peu de steampunk dedans - ce qui est bien singulier pour l'image que j'en avais et me permet d'insérer un titre accrocheur. 

Pour le reste nous sommes dans une "Détective Novel" un peu particulière où sévit Hercule Poirot : en effet, par rapport au canon classique de la Reine du policier les criminels sont connus rapidement et le roman s'oriente sur l'opposition entre d'une part le détective, son ami le capitaine Hastings et d'autre part le quatuor infernal. 

Le roman apparaît ainsi un peu daté : la narration est hachée(1), ensuite l'aspect de la machination mondiale n'est absolument pas intégrée dans l'intrigue (plans, motifs et buts des criminels), l'auteur s'intéressant uniquement à l'opposition entre Poirot et ses adversaires.

L'histoire reste cependant plaisante et permet de passer un bon moment.

A noter dans ce roman d'Agatha Christie :
- la présence d'un "rayon de la mort" un peu steampunk : " (...) et donnent une description incomplète d'une puissante installation radio capable par une concentration d'énergie encore jamais atteinte jusque à présent, de focaliser un rayon d'une énorme intensité sur un point donné."

- Il s'agit peut-être d'une  "nouvelle force d'attraction magnétique" (p42)


- issue de rayons gamma émis par une substance, le radium C, dérivée du radium (p47)

- Où l'on apprend que l'on se brosse encore entre gentlemen à cette époque :
" Ah ! nous arrivons en gare. Ma brosse à habits, où se cache-t-elle... ?  Ah ! la voici. Voulez vous me brosser; mon bon ami ? Je vous rendrai le même service."

- Et l'on révolvérise (2) autant que l'on poignarde...

(1) Mais un tour sur wikipédia nous apprendra que le roman serait issu d'une série de nouvelles, ce qui explique sans doute cet aspect. 
(2) terme familier présent dans les dictionnaires.

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