mardi 14 octobre 2025

Un temps pour vivre, un temps pour mourir de Hou Hsiao-Hsien (1985)

S'il se retrouve avec Edward Yang dans ses chroniques de Taïwan à travers ses films, Hou Hsiao-Hsien était un cinéaste de l'intime notamment avec une économie de dialogues, portés sur l'essentiel et avec un regard qui rappelle parfois Ozu.

Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985) raconte la vie d'une famille taïwanaise d'après guerre dans un lieu loin de Taipei avec un ton doux et parfois amer. Témoignage d'une époque, cette famille vit dans une maison japonaise trace du passé de Taïwan.

Un beau film que l'on retrouve dans le coffret 6 oeuvre de jeunesse édité par Carlotta.

En bonus, nous découvrons une "préface" présentée par Jean-Michel Frodon, professeur à SP Paris qui remet cette oeuvre dans son contexte :
3 e des 4 films "autobiographiques" du réalisateur mais tirant sa source de la vie du scénariste Wu Nien Jen (acteur principal su dernier film d'Edward Yang). 





lundi 13 octobre 2025

Judex et les yeux sans visage réalisés par franju

 Dans des éditions  riches en bonus, Criterion nous propose le film judex (1963) et le film les yeux sans visage (1960), deux réalisations de Georges franju qui ont pour point commun, une esthétique très élégante en noir et blanc.


 

Judex se présente comme l'histoire d'un justicier masqué punissant un banquier coupable de nombreux forfaits. La première partie recèle ses mystères et reste envoûtante et symbolique (l'apparition masquée de judex sous la musique de Maurice Jarre) tandis que la deuxième partie du film avec ses péripéties parfois très feuilletonesques sont en deçà. 

C'est que le réalisateur aurait préféré réaliser Fantômas plutôt que judex. Il s'intéresse ainsi moins au héros qu'au détective (Jacques Jouanneau aka Cocantin), au petit débrouillard ou à l'antagoniste (Francine Bergé aka Diana Monty), une femme décidée au caractère bien trempé. Cela se comprend également par le choix de l'acteur Channing Pollock, un prestidigitateur américain qui avait peu joué la comédie et ne savait pas parler français. C'est ainsi que Judex dévoilé devient le ventre mou de la distribution...

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Les yeux sans visage est un film fantastique avec un petit fond d'anticipation ou fantastique horrifique (les greffes), dans l'horreur de la situation m'a fortement impressionné. Parfaitement réalisé, ce film reste sans doute le chef-d'œuvre du réalisateur avec sa distribution sans faute dont un Pierre Brasseur impérial et une Edith Scob éthérée derrière son masque.

 

 Pour qui ? Pour ceux qui voudrait découvrir un autre cinéma français que la sempiternelle nouvelle vague des années 60.

samedi 23 août 2025

Confusion chez Confucius réalisé par Edward Yang (1994)

 


Confusion chez Confucius partage avec Majhong, sorti deux ans plus tard, de nombreux points communs. Il présente ainsi une analyse d'une société taïwanaise en mutation, en perte de repères, après le développement d'une économie d'abondance.

Des allusions à la situation politique compliquée de l'île, son existence et son identité même,  parsèment les dialogues pour en faire des métaphores : dans l'affirmation éventuelle d'un seul peuple chinois, d'un pays deux systèmes , etc se trouve sans doute un terreau de confusion.

Ici ce sont des adultes actifs à la recherche du vrai, parfois cyniques, mais surtout en crise de nerfs. Des "amis" de l'université qui se chamaillent, se trahissent, mettent une certaine pression sur les leurs. Cela dialogue beaucoup pour dire beaucoup et passer du sérieux au comique. Cela m'évoque parfois des films français des années 90, mais dans le style du réalisateur.
 
Et malgré une vision quelque peu cynique de la vie, l' "espoir" viendra peut-être, encore une fois, d'un couple mis en lumière à la fin du film.
 
Edward Yang est sans aucun doute un réalisateur à redécouvrir. 
 
 

 

vendredi 15 août 2025

Mahjong réalisé par Edward Yang (1996)



Dans le cadre de la restauration de films d'Edward Yang, je suis allé voir Mahjong, un film inédit du réalisateur en France avec une curiosité au casting, la présence de Virginie Ledoyen.

De Taïwan, le réalisateur Edward Yang a surtout filmé la ville et la complexité de sa société, à contrario de Hou Hsia Hsien qui abordait aussi la campagne. La (re)découverte de ses œuvres à au moment de la restauration proposée par Carlotta en France, est l'occasion d'en savoir plus.

Venue à Taipei pour rejoindre un ex-amant anglais qui l'a laissé tomber, Marthe se retrouve à faire la connaissance d'un gang de jeunes dont l'activité principale est notamment d'escroquer  un petit monde qui mélange expatriés et bourgeoisie taïwanaise.

Déroulant des combinaisons d'intrigues à l'image de parties de Mahjong, les fils de l'intrigue

Le mot d'ordre semble ici d'essayer de  manipuler autrui qui ne sait pas ce qu'il désire. Serait-ce une métaphore politique de la société d'alors? 

Ine-fine, tout le monde ou presque excroque, tout le monde, des quiproquos sont générés, mais quelques lueurs de gentillesse et d'espoir nous sont laissés à la fin du film dont le ton est plutôt noir malgré des moments de burlesque dans des situations tragiques. Un film intéressant mais qui ne dépasse pas yiyi.

Quand à la prestation de Virginie Ledoyen : une belle carte postale mais dont le texte n'apparaît pas très convaincant.