mercredi 24 août 2022

Abandons

Poussé par une envie de relire de la SF après un certain temps, j'étais retourné dans un des bibliothèques où j'avais mes habitudes, pour la découvrir en partie dévalisée par les vacanciers. J'en avais toutefois profité pour tenter la lecture de deux oeuvres aux échos positifs.

Ces deux histoires comportent comme point commun d'être influencées par les problématiques de genre. Ce qui en ce qui me concerne est un pur hasard de choix de lectures, et une première.



La justice de l'ancillaire d'Ann Leckie :
 
Sans doute le roman dont l'univers est le plus travaillé (avec par exemple des vaisseaux IA avec comme extensions des ancillaires, c'est à dire des humains au cerveau effacés et manipulés comme des zombies) et dont l'abandon est sans doute fort dommage.

Comme remarque liminaire, je supposerais ici que la traduction s'est basée sur le style original de l'auteur. 
 
Dans cet univers, l'empire du Ratch , ne connaît que le féminin en accords. Et l'auteur a matérialisé cela dans son œuvre par un effet stylistique et grammatical, mais de façon incomplète : par exemple "La prêtre à barbe",  les articles étant systématiquement féminins, même s'il ne s'agit que d'un homme ou de plusieurs. Cependant la féminisation des accords ne va pas jusqu'au nom commun.  
 
Ce qui tend à rendre l'œuvre  illisible et pose deux problèmes : l'implication du lecteur dans les personnages et le renoncement à une communication universelle.

Ainsi le lecteur va se demander qui est qui, pour finir par ne plus s'en préoccuper mais , en ce qui me concerne, également par se détacher des personnages, lesquels acquièrent un flou dépassant l'identification au genre.

D'autre part l'utilisation de codes grammaticaux différents de ceux habituellement utilisés est une forme de renoncement à la langue commune, et à l'intention de communication universelle. Cela me semble contre productif s'il s'agit au travers de la SF de faire passer des idées.

En conclusion, un livre peu clair, qui a pourtant récolté de nombreux prix dont le Hugo (2014), Nébula, Locus... Sans doute car il convient à l'idéologie actuelle ?




Journal d'un assasynth 

Tome 5.  Attention, je n'ai pas lu les premiers tomes, mais ce n'est pas une gène pour la lecture.

Le personnage est un Androïde dégenré qui se définit comme iel, si j'ai bien compris. Mais si à la base l'androïde est unisexe, ce type d'identification serait un peu absurde, il me semble.
Il travaille pour une cheffe d'un gouvernement libéral au sens politique si j'ai bien compris.

Le plus grand souci est sans doute le style dont l'alternance de chapitres plus dynamiques et de sortes de fichiers notes, revenant sur des faits antérieurs, ne facilitant pas la lecture...
 
Le procédé de narration à la première personne et les nombreuses réflexions de l'androïde sur son entourage donnent un côté assez lénifiant à l'histoire. Bref, cela ne fonctionne pas avec moi.
 
Malgré le côté poussif et un peu brouillon, ce roman a pourtant eu aussi le prix hugo (2020), Nébula et Locus (2021) .






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