dimanche 16 octobre 2022

Les maîtres enlumineurs de Robert Jackson Benett



The foundryside (2018) - Les maîtres enlumineurs (2021)

synopsis (fnac) : Toute l'économie de l'opulente cité de Tevanne repose sur une puissante magie : l'enluminure. A l'aide de sceaux complexes, les maîtres enlumineurs donnent aux objets des pouvoirs insoupçonnés et contournent les lois de la physique.

Sancia Grado est une jeune voleuse qui a le don de revivre le passé des objets et d'écouter chuchoter leurs enluminures. Engagée par une des grandes familles de la cité pour dérober une étrange clé dans un entrepôt sous très haute surveillance, elle ignore que cet artefact a le pouvoir de changer l'enluminure à jamais. Quiconque entrerait en sa possession pourrait mettre Tevanne à genoux. Poursuivie par un adversaire implacable, Sancia n'aura d'autre choix que de se trouver des alliés.

Cette entrée en matière s'éloignera un peu  d'une analyse de la qualité intrinsèque de l'œuvre. 

Bien différente est cette lecture des précédentes œuvres chroniquées, et pourtant elle partage également des traits communs de "représentativité", devenus dans bien des fictions un passage obligatoire.  On pourra attester que cet élément est plus léger, dans un premier temps, puis renforcé ensuite, et moins inséré aux forceps que les deux précédentes œuvres.

Alors pourquoi cela fonctionne ?

L'univers est original : la technologie de ce monde de fantasy est basé sur des écritures magiques, les enluminures, lesquelles ont subi une révolution en s'inspirant d'une ancienne civilisation dite occidentale. L'idée est simple : en inscrivant des mots signifiant le métal sur un pilier en bois, celui-ci se "croira" aussi dur que du métal, et de fait, le sera.

Le monde dépeint - circoncis à une cité et ses environs immédiats - et ses personnages sont cohérents, le mystère d'une ancienne civilisation sur laquelle sont basées les innovations moderne est intriguant .

L'évolution de l'histoire est aussi satisfaisante avec un final à la pyrotechnie assumée.

Pourquoi cela fonctionne moins bien ?

Alors que le roman avance, un événement change radicalement l'héroïne, modifiant ses capacités. Or, les précédentes, avec leurs contraintes, rendaient le personnage intéressant et touchant, voir un peu tragique... Ces nouveaux pouvoirs en font une sorte de super héroïne qui plus que de prendre son destin en main, va vaincre les antagonistes seule (ou presque) à la façon d'un film Marvel. L'évolution mentale du personnage apparaît si rapide que l'attachement au personnage a grandement diminué en ce qui me concerne.

D'autre part les nouveaux clichés manichéens modernes semblent quand même présents et bien représentatifs : pour le personnage principal féminin, cela fonctionne très bien et le développement du personnage y est pour quelque chose. Pour un personnage secondaire, cela fait un peu artificiel. 

Aussi, les ressorts de l'histoire, ajoutant un "sous-texte" : les motivations de l'antagoniste sont issues de l'exploitation des femmes en société.

Les personnages masculins sont de toute façon mis en retrait de l'histoire, en étant tous à un moment manipulés et/ou effacés.


En conclusion, une oeuvre à découvrir pour l'originalité de l'univers, et une histoire rondement menée, malgré un sou-texte parfois simpliste et une fin super-héroïsante...

 Dans tous les cas, l'auteur nous donne envie d'en apprendre plus sur cet univers...

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