dimanche 22 juillet 2018

My Blueberry Nights (2007) réalisé par Wong Kar Waï


My Blueberry Nights (2007) réalisé par Wong Kar Waï

Synopsis (wiki) : À la suite d'une rupture douloureuse, Elizabeth (Norah Jones) décide de laisser ses souvenirs et ses rêves derrière elle et de voyager à travers les États-Unis. Employée en tant que serveuse, elle fait connaissance de clients et s'aperçoit que leurs rêves sont plus grands que les siens. Ils sont des témoins de la solitude et du vide, elle comprend alors que son périple est l'occasion de s'explorer elle-même. Ce film montre aussi que l'influence d'une personne vient des actes non prémédités, et que c'est de cette manière qu'il est le plus souvent possible de changer le cours des choses.


Cela faisait très longtemps que je n'avais pas vu un film de Wong Kar Waï, même si In the Mood for Love (2000) restait fortement imprégné dans ma mémoire, notamment pour des raisons intimes et personnelles.
Et un ami m'a prêté le DVD de My Blueberry Nights (2007), expérience américaine de tournage du réalisateur avec Norah Jones, Jude Law, Rachel Weisz, Nathalie Portman entre autres...

Surprenant et intéressant esthétiquement, ce film représente pour moi les films imparfaits qui conservent leur charme et nous les font parfois préférer à de grandes œuvres.

Avec toutes les limites dont je suis capable en analyse de film, j'ai apprécié l'aspect visuel, les cadrages particuliers (1) - le jeu sur les stores, les fenêtres des cafés, les reflets, les néons... -,  une forte mise en valeur des couleurs... (2) Avec une scène de fin assez surprenante visuellement, que l'on devrait en partie, si l'on comprend bien, au directeur photographique de Wong Kar Waï...





Au delà de l'aspect visuel, ce film est également une oeuvre infusée par la musique, qui participe de son atmosphère.  

Constitué de 3 blocs narratifs, 3 rencontres, le scénario se déroule linéairement avec une valeur de parabole d'une sensibilité asiatique observant l'occident : un voyage initiatique de Lizzie (Norah Jones) entre l'Est et l'Ouest des Etats-Unis avant son retour à l'Est , dans la ville de New York, et sur la route une réflexion des sentiments et de la vie des autres au gré des rencontres.

Le segment sur Las Végas avec Nathalie Portman (laquelle m'a paru en dessous de son jeu habituel) est sans doute le point faible de cette histoire, qui rend le film imparfait.

Le projet du film ne fut d'ailleurs pas sans liens avec In the Mood for Love, puisque ces deux films sont partis de courts métrages inspirés d'un traité de nourriture de Brillat-Savarin.

Il y a à mon sens, une substance qui traverse une partie du cinéma asiatique dans cette relation avec le café/restaurant et celui-ou celle qui sert, telle une vigie de proue d'un navire : des intrigues se nouent et se dénouent, elles mettent en relief la vie des personnages principaux. Appliquée aux états unis et avec des acteurs américains, cette tendance apporte une grande fraîcheur à ce film.

Au final un de ces films envoûtants malgré leurs défauts, portant une sensibilité asiatique dans un univers américain et une esthétique qui ne laissera pas indifférent...



(1) Dans le DVD bonus nous apprenons que le réalisateur tourne toujours en décors réel, ce qui nécessite sans doute de s'adapter au décor, plutôt que de le concevoir.

(2) : A noter que le réalisateur n'a pas travaillé avec Christopher Doyle, directeur de photographie d'In the Mood for Lovre, sur ce film. Lors d'une interview à Cannes, on a bien interrogé Wong Kar Waï, sur les différences entre Christopher et Darius Khondji, mais le réalisateur a botté en touche).

On apprendra juste que Chris Doyle mange beaucoup de chips et Darius Khondji est un bon vivant 😅.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire