jeudi 3 décembre 2020

La féline (1942) réalisé par Jacques Tourneur




Les soirées cinéphiles entre amis n'ayant pu se poursuivre pour cause de reconfinement, un ami me prêta le coffret DVD composé de trois films du réalisateur Jacques Tourneur tournés avec le producteur Val Lewton pour la RKO, en master numérique restauré aux Editions Montparnasse -2003 (La féline, Vaudou, L'homme Léopard), et d'une série de bonus sur son œuvre, dont un entretien avec le réalisateur.

Chronologiquement, seront d'abord tournés : La Féline (1942), Vaudou (1943), L'Homme Léopard (1943).

Début de synopsis (source Allocine) : Irena Dubrovna, une styliste serbe, est persuadée d'être la descendante d'un clan de personnes pouvant prendre l'apparence d'une panthère. Malgré ses dires, l'ingénieur naval, Oliver Reed l'épouse mais Irena refuse de consommer le mariage de peur que ses fortes émotions influent sur la malédiction...

Le film La Féline (aka Cat people) fera un très bon score à l'époque jusqu'à rapporter dix fois ce qu'il aura couté et sauvera un temps la RKO de la faillite. Vu peu de temps après Vaudou (I walked with a zombie), il me sera difficile de ne pas effectuer une légère comparaison avec ce film.

Avec La Féline, Jacques Tourneur nous offrira une oeuvre de fantastique assez classique si ce n'est classieuse, bien maîtrisée, où l'inexplicable, lorsqu'il surgit du quotidien, est d'abord mis en doute avant que la vérité implacable s'impose. Ainsi une jeune femme finit par croire être "possédée par..." sans arriver à convaincre son entourage jusqu'à l'arrivée d'événements inattendus.

Les noirs et blancs sont plus accentués, l'atmosphère plus intimiste permettant d'approfondir les personnalités des personnages, moins nombreux que pour Vaudou, son film suivant. Cependant le couple histoire-mise en scène surprendra moins le spectateur moderne que Vaudou peut-être.

Le réalisateur appliquera certains traits de mise en scène que nous retrouverons dans les deux films suivants, comme le jeu des ombres, lumières et reflets, un certain art de l'ellipse maîtrisé , soulignant le suspens de l'intrigue, mais surtout rendu nécessaire pour des contraintes budgétaires (telle que l'ombre de la panthère dans une scène - en fait la main du réalisateur).

Bonus du DVD la Féline :
- bref entretien avec le réalisateur qui conserve un soupçon d'accent américain : et mentionne l'importance de l'éclairage pour lui, faisant souvent répéter les scènes avec une seule lumière allumée, pour demander ensuite à ses caméramans de reproduire l'ambiance rendue , lors du tournage ; 
Il évoque aussi l'importance pour lui de susciter une ambiance sans jamais montrer directement l'horreur
- Val Lewton, un producteur artiste, par Patrick Brion. Ce dernier relate la vie de ce producteur et son importance dans l'œuvre de Jacques Tourneur. Et l'équipe qu'il va monter au sein de la RKO avec Jacques Tourneur entre autres pour tourner des films fantastiques à petit budget... Ce qui va pousser cette équipe à innover sans effets spéciaux, décors, maquillages... En jouant sur les lumières, ombres ou montages , avec des acteurs moins emblématiques mais plus proches des américains de l'époque. 
-Tournures de Tourneur à propos de l'homme Léopard, par Patrice Rollet. Le critique, à l'occasion de l'homme Léopard, moins considéré autre fois que ses précédents films, utilise cette occasion pour disséquer le style de Tourneur entre son art de l'ellipse, les vignettes, la lumière, la répétition des scènes par les acteurs avec les lumières naturelles pour les inciter à réagir plus intimement et naturellement avec le décor, etc
- Les entretiens suivants (2 reportages) seront plus anecdotiques...

A noter : dans les trois films réalisés par Jacques Tourneur pour la RKO avec le producteur Val Lewton, le montage sera assuré par Mark Robson, lequel développera un effet particulier nommé ... Le "bus Lewton", un "jump scare" (ie litt. « saut de peur », principe qui recourt à un changement brutal intégré dans une image, une vidéo ou une application pour effrayer brutalement le spectateur ou utilisateur - source wiki). Nous retrouvons cet effet dans la scène du bus de la féline.









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