mardi 25 février 2020

La chose d'un autre monde réalisé par Christian Nyby ou Howard Hawks (1951)



Dans le cadre des séances éclectiques et cinéphiles avec quelques amis, notre choix s'est porté sur "La chose d'un autre monde" ("The thing from another world) réalisé par Christian Nyby* en 1951 et dont le synopsis est le suivant : 

"Des scientifiques découvrent un vaisseau spatial prisonnier de la banquise arctique. En tentant de l'en extraire à l'aide de bombes thermiques, ils le détruisent. Néanmoins, ils décèlent sous la glace un corps extraterrestre. Ils ramènent à leur base le spécimen, figé dans un bloc de glace. Lorsque ce dernier fond accidentellement, libérant du même coup « la chose », toute la population de la base est menacée. "

Cela vous rappelle un certain film de Carpenter nommé ... "The thing" ? C'est que tous les deux sont inspirés de la nouvelle "La bête d'un autre monde" ("who goes there?") de John W. Campbell, un écrivain et éditeur de l'âge d'or de la SF.

Éventuellement influencée par l'époque du début de la guerre froide (et la peur des communistes), l'histoire met en lumière un ennemi venu du ciel et menaçant progressivement la base composée de militaires et scientifiques, extension de la Nation américaine... La vigilance se porte donc vers le ciel qui nous envoie ses menaces... Et le film de conclure par "Keep watching the skies !".

Sans trop pousser dans l'exercice de la comparaison avec le film de 1982, nous rappellerons que l'une des très bonnes idées de Carpenter est d'avoir réussi à instiller une atmosphère de paranoïa aïgue   entre les protagonistes en faisant de "la chose" une sorte de "métamorphe parasite" (un doppleganger), capable d'imiter ceux qu'il contamine tout en suivant ses propres objectifs. Ainsi l'ennemi, d'extérieur devient intérieur.

Assez peu familier des réalisations américaines des années 50, je noterais quelques éléments amusants de cette production de la RKO :
- les décors de studios semblent pour partie issus de recyclages de d'autres films, comme la base américaine, mixte entre un chalet et un messe de base américaine ;
- la présence "imperturbable" de certains rôles secondaires, comme le cuisinier asiatique qui ne bouge jamais de son comptoir quelque soit la gravité de la situation (Lee Tung Foo selon IMDB, non crédité au générique) ;
- la relation "love interest" à l'ancienne entre le héros et le personnage féminin dialogue, avec ses quelques dialogues badins, censés montrer cette relation.

Au-delà, et en passant sur certains aspects datés, il faut reconnaître une mise en valeur du suspens par un sens du rythme des images et de la musique, comme la scène où les protagonistes entourent le vaisseau qu'ils vont dynamiter.

En conclusion, une découverte intéressante qui pourra plaire aux amateurs de SF de l'âge d'or, ou à la recherche d'anciens films de genre.

* Selon certaines sources, Howard Hawks -producteur du film - en aurait été le réalisateur effectif.

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