Quai des Orfèvres, réalisé par Henri George Clouzot, est un film en noir et blanc dont la restauration rend hommage au contraste de l'image.
Le réalisateur nous dépeint l'enquête d'un inspecteur suite au décès d'un riche homme d'affaires dans le music-hall.
Pour son film, le réalisateur avait eu l'autorisation d'observer le travail d'un commissariat, et donc certaines scènes représentant leur travail sont relativement fidèles pour l'époque.
L'histoire commence sur une série de scènes d'expositions, devenues emblématiques, nous représentant le milieu du music-hall d'après guerre : ses personnages et leurs vie.
Pour ensuite lever le voile de personnages et leur intimité, avant la résolution de l'enquête de façon inattendue.
A la distribution nous retrouvons Suzy Delair dans le rôle de l'étoile, la chanteuse Jenny Lamour, mariée à Maurice Martineau, joué par Bernard Blier, superbe et émouvant dans son rôle de mari jaloux (un emploi bien différent de ce que l'on verra plus tard).
Louis Jouvet, aka l'inspecteur général adjoint Antoine, très bon, n'est toutefois pas dans son meilleur rôle en titi parisien trop gouailleur, malgré des répliques ciselées mais parfois excessives.
Ajoutons à la distribution, la présence de Simone Renant dans le personnage de la photographe Dora Monnier, amourachée de Jenny Lamour. Notons aussi la présence d'un jeune acteur, jouant le fils de l'inspecteur .
Clouzot nous propose donc des personnages peu courants à l'époque : un rôle de femme homosexuelle bien loin des clichés ou du ridicule, tout en discrétion et nuance, et un enfant adopté des colonies.
La clé du film réside peut-être plus dans une étude de mœurs, l'histoire gravitant autour du milieu du spectacle, et de celui de la police que dans un film à mystère.
Clouzot nous raconte aussi cet amour qui vire à la jalousie, un thème que nous retrouverons dans son projet de film intitulé l'enfer.
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