samedi 17 janvier 2015

Solomon Kane par Robert E. Howard



Dans la série je ressors encore des vieux bouquins de ma cave. A l'époque du fleuve noir, qui devait avoir les droits de traduction, toute une série d'oeuvres de Robert E Howard ont été éditées dans les années 90.
Les aventures de Solomone Kane furent éditées en deux volumes (SK et le retour de K), avec une belle illustration de Gilles Francescano qui met tout de suite dans le bain.
Les nouvelles furent traduites par François Truchaud. Elle bénéficieront en 2008 d'une nouvelle traduction de Patrice Louinet, le spécialiste de Howard, aux éditions Bragelonne. La chronique présente est basée sur la traduction de F. Truchaud.

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Sans doute moins connu que Conan, Solomone Kane est le deuxième héros de Robert E Howard, apparu dans un numéro de Weird Tales en 1928. Son caractère et son ambiguïté le distinguent du Cimmérien. Car si l'élan vital commun aux deux personnages est certain, les moteurs qui les entrainent dans l'aventure sont vraiment différents.

Formidable épéiste puritain voyageant pendant le 16e siècle dans une Europe - et Afrique parfois - fantasmée, il se bat contre toutes les forces obscures de ce monde. Fanatique à la limite de la folie, il n'hésite pas à pourchasser un ennemi jusqu'au bout du monde pour le bien et le juste.

Bien que fanatique, son personnage est adouci par un caractère sage et compatissant, et il échappe à l'intégrisme religieux (je reconnais que la limite est mince) en ce qu'il évolue dans un univers (fictionnel, certes) où le mal est clairement identifiable : ainsi lorsqu'il a décidé de combattre, l'erreur et une victime innocente n'est pas permise.

A la toute la puissance de la magie des sorciers et de l'influence des démons ou revenants, il oppose une volonté inébranlable, une force hors du commun (bien que humaine) et des talents d'épéistes certains.

La lutte contre la cruauté et la tyrannie constitue son obsession et sa force vitale* ; et en bon puritain il ne se reconnaît pas de plaisir à l'aventure, juste la nécessité que le destin, si ce n'est Dieu, lui a mis sur la route.

Nous y retrouvons certaines allusions qui évoquent le mythe de Cthulu.

Les préjugés d'époques sont aussi présents dans certaines nouvelles, mais rien n'est comparable au maître de Providence.

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# Volume : Solomon Kane :

1 - Des crânes dans les étoiles (Skulls in the Stars) [01/1929] (note : B-)

Une nouvelle à la tonalité fantastique qui permet de présenter Kane et son caractère : deux chemins possibles se présentent à lui. Il va choisir celui de la lutte contre les ténèbres.

2 - La Main droite du destin (The Right Hand of Doom)  (note : B-)

L'apparition de Solomon est anecdotique mais la nouvelle expose un peu le ton de l'univers.

3 - Ombres rouges (Red Shadows) [08/1928] (note : A)

Le héros va poursuivre à travers plusieurs  pays un criminel pour venger une fillette tuée par ce dernier. La nouvelle présente le caractère implacable du héros, son rapport avec l'Afrique (dont la "sauvagerie" exotique répond à son caractère). La nouvelle est bien rythmée.

4 - Bruit d'ossements (Rattle of Bones) [06/1929] (note : B-)

Nouvelle également anecdotique (cf 2) mais avec une bonne ambiance. Solomon et un français s'arrêtent dans une auberge tenue par un étrange personnage.

5 - Ramsey CAMPBELL & Robert E. HOWARD, Le Château du diable (The Castle of the Devil) [1967] (note : A+)

Nouvelle excellente dans son ambiance à la Hammer, avec un petit côté la chute de la maison usher. Solomon Kane et John Silent arrivent sur les terres d'un baron de la région de la forêt noire.

6 - La Lune des crânes (The Moon of Skulls) [06-07/1930] (note : A+)

Du grand Howard comportant des thèmes classiques sur la décadence des civilisations, la sauvagerie de certains peuples, etc... Solomon part à la recherche de Marylin Tefaral, anglaise kidnappée par des pirates puis aux mains de la terrible reine Nakari de Negari.

7 - La Tache sombre (The One Black Stain)

Un poème en référence à un événement historique semble-t-il... Mon anglais n'est pas assez bon pour avoir été sensible à l'original (et la traduction ne m'a pas enchanté non plus).

8 - Les Épées de la fraternité (Blades of the Brotherhood) (note : B)

Une histoire de pirates sur la côte anglaise... bien sympathique.

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A noter l'existence d'un jeu de rôle français en accès libre sur Solomon Kane, de niveau professionnel. Il comporte également des analyses de l'oeuvre très intéressantes (not. sur l'adaptation en film) : http://solomonkane.free.fr/JEU.htm



*ombres rouges

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